Etude génétique de deux espèces de Discoglosses introduits en France
Fruit d’une collaboration entre plusieurs partenaires dont le Zoological Institute, université de Braunschweig (Allemagne) notre étude vient d’être publiée récemment dans la revue américaine Amphibian and Reptile Conservation ! Il s’agit d’une étude génétique qui nous a permis de déterminer le rang spécifique de deux populations de discoglosses découvertes dans notre région.(1) une population relativement dense de discoglosses sardes a été identifiée sur la commune de Marseille. Il s’agit de la seule population continentale connue à ce jour en France et la deuxième au niveau mondiale,(2) une population de discoglosses peints, (une espèce originaire d’Afrique du Nord et « naturalisée/acclimatée » en France depuis plus d’un siècle) a été identifiée sur la commune de Grimaud dans le Var. Il s’agit d’une nouvelle espèce d’amphibien pour la région PACA, les populations les plus proches étant distantes d’environ 200 km à l’ouest de cette population. L’examen des variations génétiques (sur le gène mitochondrial Cyt. b) entre les populations « indigènes » et les populations nouvellement découvertes nous a renseigné également sur leurs origines. Les discoglosses sardes présents à Marseille proviennent de l’île de beauté (et non des îles d’Hyères les plus proches géographiquement contre toute attente !). Les discoglosses peints quant à eux proviennent de la zone d’introduction française localisée à Banyuls-sur-Mer (66). Même s’il est clair que ces introductions sont d’origine anthropique nous n’en connaissons ni les modalités (fortuites ou volontaires ?), ni les motivations. Néanmoins, il est fort probable que les discoglosses peints aient été transportés par le biais d’une activité commerciale locale (notamment le commerce des végétaux via les pépinières).Enfin, comment considérer ces deux populations introduites mais légalement protégées en France ? Les milieux urbains et péri-urbains souvent assez pauvres en diversité biologique ne pourraient-ils pas devenir des sanctuaires pour certaines espèces menacées ? Comme c’est le cas par exemple pour le Discoglosse sarde. La question est plus complexe pour le Discoglosse peint qui présente de fortes capacités de dispersion et qui semble considéré encore par certains experts comme un invasif ayant des effets délétères sur les communautés d’amphibiens autochtones.
Lien de l’article ci dessous: