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Association Herpétologique de Provence Alpes Méditerranée

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Construction d’un mur refuge pour le Phyllodactyle

Bonjour à tous, nous vous partageons une toute récente publication concernant un suivi de 12 mois et une surveillance vidéo d’un mur « refuge » expérimental pour les geckos 🦎 🦎 Euleptes europaea et les jeunes Hemidactylus turcicus 🦎 🦎. Voici également le lien de la vidéo embarquée dans l’article et consultable sur la chaîne du BHS (British Herpetological Society): https://lnkd.in/eF_RTHiP

Le résumé de l’étude est ici: Le gecko Tarentola mauritanica étend rapidement son aire de répartition sur l’Île du Levant (France). Cette espèce est une concurrente d’autres petites espèces de gecko, en particulier Euleptes europaea et de Hemidactylus turcicus qui peuvent être déplacées si elles ne parviennent pas à trouver des refuges appropriés qui excluent T. mauritanica. Dans le cadre de mesures compensatoires, dont la création d’habitats et un plan de translocation pour E. europaea, nous avons créé un mur refuge anti-prédateurs pour cette espèce, qui profite également aux jeunes Hemidactylus turcicus. Le mur artificiel de 20 mètres de long comporte 200 fissures numérotées de tailles standardisées (entre 0,4 et 0,7 mm) dans lesquelles seuls E. euleptes et les jeunes H. turcicus peuvent pénétrer et qui ne peuvent être extirpées par de plus gros reptiles concurrents. Les abris autour du muret qui pourraient servir de refuge aux plus grandes espèces de lézards ont été méticuleusement retirés des environs pour laisser la place à une végétation qui fournirait un refuge temporaire et de la nourriture à ces petites espèces de geckos menacés. Un suivi de 12 mois après translocation de 10 E. europaea dans le muret a permis de mesurer la fidélité de l’espèce, ainsi que l’apparition des juvéniles et dont ceux de H. turcicus. La vidéo surveillance a montré que des H. turcicus adultes tentaient sans succès de s’infiltrer dans la paroi, mais que les E. europaea étaient inquiets et semblaient pressés de trouver refuge dans les fissures lorsque de gros individus de H. turcicus arrivaient. Durant les 12 mois de suivi, une augmentation continue des effectifs a pu être mesurée avec la présence d’adultes de E. europaea et la colonisation de nombreux juvéniles des deux espèces. Bien qu’il y ait actuellement trop peu de retours sur l’efficacité des mesures environnementales en général, le succès de l’opération est ici sans équivoque et depuis la rédaction de l’article, le nombre de geckos en 2024 dans le mur expérimental n’a cessé d’augmenter. La veille scientifique se poursuivra jusqu’en novembre 2024 et nous vous tiendrons informés des évolutions au cours de l’année.